art cistercien
« L’Église resplendit dans ses murs et elle n’a rien pour ses pauvres. Elle revêt d’or ses pierres et abandonne ses fils tout nus » (saint Bernard)
L’arrivée en 1112 de Bernard à Cîteaux a donné un nouvel essor au modeste ordre fondé par Robert de Molesme en 1098. Fondateur de Clairvaux, il a marqué marqué durablement l’esthétique cistercienne par sa recherche de rigueur et de dépouillement, empreinte d’une « ascèse aristocratique » raffinée. Cet idéal esthétique de l’art cistercien s’affirme en réaction contre le somptueux décor de l’abbaye de Cluny, cadre des fastes de la liturgie auxquels les moines de Cluny dédiaient tout leur temps. C’est aussi un refus des théories exprimées à cette époque par l’abbé Suger à Saint-Denis, qui cherche à exprimer la perfection divine à travers les réalisations matérielles, dans la tradition platonicienne: « N’admire ni l’or ni la dépense, mais le travail de l’œuvre… L’esprit s’élève vers le Vrai à travers les choses matérielles ».
Le nouvel ordre, revalorisant le travail manuel et la méditation personnelle, devait déboucher sur un nouveau type d’abbaye, que traduit une architecture sobre mais de grande qualité, au décor limité, et des bâtiments propres aux activités manuelles et économiques spécifiques de l’ordre, comme la forge de Fontenay ou les nombreuses granges administrées par des convers. Une exploration de l’art cistercien.
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