Retable de Mérode
Pour la première fois, l’iconographie sacrée de l’Annonciation est placée dans le contexte domestique d’une maison bourgeoise, traduisant pleinement la spiritualité flamande du XVe siècle, qui s’inscrit dans le cadre de la vie quotidienne. Chaque détail, minutieusement peint, est investi d’une signification théologique dont nous rechercherons les clefs de lecture. Le symbolisme religieux de la scène est complexe et passionnant, rempli d’allusions subtiles et même de jeux de mots: le nom du commanditaire, Engelbrechts (mot-à-mot, l’Ange apporta), est lié au thème de l’Annonciation, et son épouse, Schrinemecher (ébéniste) est évidemment lié à la présence de Joseph.
Parallèlement, un nouveau style s’élabore, marqué par le sens du volume dans un espace restreint. Toutefois, les personnages et les objets semblent occuper densément l’espace, dont la perspective est construite intuitivement, créant un « effet boite », selon l’espression de l’historien de l’art Erwin Panovsky.