A partir de l’an 1000, un nouveau langage stylistique aux formes puissantes exprime la spiritualité médiévale : l’église construite par l’homme est alors le corps mystique du Christ et le reflet terrestre de la Jérusalem céleste. Se fondant sur le renouveau liturgique et architectural carolingien, l’art roman du XIe siècle explore des voies originales, développant les chevets et les façades des édifices, scandant les parois d’éléments rythmiques, élaborant des supports complexes et jetant des voûtes au-dessus des vaisseaux. Après une période de tâtonnements et d’essais parfois atypiques, s’élabore une conception nouvelle de l’église matérielle, dont chaque élément participe à l’équilibre d’ensemble, à l’image de l’Église spirituelle.
La sculpture et les arts précieux connaissent aussi un véritable renouveau. De nouveaux thèmes iconographiques font leur apparition. Les figures, stylisées, hiérarchisées selon leur importance, subissent l’attraction du cadre qui leur est imparti, s’adaptant et se déformant selon un jeu subtil caractéristique de l’art roman.