L’Empire germanique de 962 à 1806

Otton III

L’Empire germanique d’Otton I à Frédéric II (Xe-XIIIe siècle)

L’accession au trône de Germanie de la dynastie de Saxe en 936 avec Henri Ier marque la restauration du pouvoir après la désagrégation de l’Empire carolingien. Son fils, Otton Ier, restaure l’empire en 962. C’est un empire nouveau et brillant qui nait alors, ne comprenant plus la France mais centré sur le monde allemand. Toutefois le pouvoir de la dynastie s’effondre avec la mort à 22 ans d’Otton III, puis celle d’Henri  II en 1024.

La puissance impériale ne cesse de s’éroder avec la dynastie franconienne ou salienne issue de Conrad II, on retiendra particulièrement la lutte qui oppose Henri IV et le pape Grégoire VII dans la querelle des investitures et la pénitence de Canossa (1077). L’Empire sort affaibli de la lutte entre les deux pouvoirs, spirituel et temporel (lutte du Sacerdoce et de l’Empire)

Frédéric Barberousse et ses fils

L’Empire germanique de Frédéric Ier Barberousse à Frédéric II, les Hohenstaufen (XIIe-XIIIe siècle)

Frédéric Ier Barberousse, souverain puissant, accède au trône de Germanie en 1152.  Couronné empereur en 1155, il mène une politique très active en Italie du Nord et s’oppose au pape. Son fils Henri VI, en épousant Constance, l’héritière des rois normands de Sicile, créée un rassemblement territorial considérable, véritable menace pour le pape.

Très tôt orphelin, son tout jeune héritier, Frédéric Guillaume, aura de grandes difficultés pour accéder au pouvoir, aidé par Philippe Auguste (Bouvines, 1214, qui chasse du trône Otton de Brunswick). Le nouvel empereur, Frédéric II, « Stupor mundi », est une personnalité exceptionnelle, mais la dynastie des Hohenstaufen disparaît après sa mort en 1250, alors que la puissance impériale est durablement affaiblie.

Charles Quint par Titien v. 1547

Le Saint-Empire romain germanique du XIIIe au XVIe siècle, l’émergence des Habsbourg de Rodolphe à Charles Quint

Le Grand Interrègne qui s’ensuit prend fin avec la désignation en 1273 de Rodolphe Ier de Habsbourg, d’une famille de moindre puissance mais qui s’implante durablement en Autriche. La couronne impériale finit par passer au XIVe siècle à la maison de Luxembourg, dont Charles IV est la figure la plus marquante, avant de revenir aux Habsbourg au XVe siècle.

Au début du XVe siècle, les Habsbourg s’emparèrent durablement de la couronne germanique. Le règne de l’empereur Maximilien donna un nouveau lustre à l’Empire, réforme institutionnelle, puissance militaire, unions diplomatiques… Son petit-fils Charles Quint, par sa souveraineté sur l’Espagne et les Flandres, qui restèrent toujours le centre de son pouvoir, puis sur l’Empire ainsi que sur une immense part du Nouveau Monde, connut un destin exceptionnel. Comme empereur germanique il dut cependant faire face à la grande crise religieuse de la Réforme. Ses successeurs auront à gérer les questions religieuses, intervenir souvent en Europe centrale et lutter contre les Ottomans.

Charles VI

La Couronne de Vienne de Ferdinand Ier de Habsbourg à la fin de l’Empire en 1806

L’Empire est ressorti de ses conflits internes affaibli, de plus en plus morcelé, toujours au bord de l’explosion. Avec l’abdication de Charles Quint au profit de son frère Ferdinand Ier, auparavant archiduc d’Autriche et roi de Bohême et de Hongrie, le siège de l’Empire, désormais héréditaire, est fixé à Vienne. La politique catholique militante des Habsbourg est à l’origine de la Guerre de Trente ans au XVIIe siècle.

Au siècle suivant, la puissance grandissante de la Prusse menace les Habsbourg, qui s’appuient surtout sur leurs possessions patrimoniales dont Vienne constitue le centre. Les succès militaires et diplomatiques de Napoléon Ier entraînent la disparition d’un empire moribond en 1806.

Couronne de l’Empire, époque ottonienne

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